Notre Nihilisme [Dossier].

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Publié dans: Esprit n° 403
Support: Article de revue
Publié: 2014.
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Résumé: La catégorie de nihilisme telle qu'elle fut pensée à la fin du XIXe siècle anticipait le destin de l'Europe, placé sous le signe de la ÷décadence÷, de l'ère de la technique et du règne de l'argent si bien décrit par Balzac, Thomas Mann ou Zola. Si la révolution nihiliste est associée aux grandes dérives totalitaires (Leo Strauss, Hermann Rauschning...), faut-il alors en conclure que nous devons reprendre cette catégorie à notre compte ÷à l'aveugle÷ et dire que le monde n'a finalement pas changé ? Certes, les fondateurs de cette revue, confrontés qu'ils étaient à la crise des années 1930, à l'aliénation dans le travail, à la quantification des valeurs et aux pressions de la société de consommation n'ont jamais oublié, alors même qu'ils cherchaient vainement une troisième voie (ni capitalisme ni communisme), de lire Nietzsche puis Camus, qui a remis au goût du jour le nihilisme après la Deuxième Guerre mondiale. Mais devons-nous considérer que nous vivons à l'heure du nihilisme, nous qui avons renoué avec la guerre au quotidien et ses barbaries depuis 2001 (terrorisme) et 2003 (Irak/Syrie/Centrafrique... ), nous qui avons pris acte des intempéries à répétition d'un capitalisme financier qui a perdu le sens du réel, nous qui connaissons le délire consumériste exacerbé par les nouvelles technologies, nous qui sommes mis sous pression par les inquiétudes écologiques de la planète et des inégalités croissantes ? Mais alors de quel nihilisme parlons-nous ? Et surtout, comment lui faire face ? Car si parler de ÷notre nihilisme÷, celui de toute notre époque, ne vaut pas adhésion, comment lui répliquer, sans se contenter d'un rappel des bonnes valeurs, ce qui contribue trop souvent à les renforcer, à partir d'une position de surplomb ?
Lien: Dans: Esprit
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Résumé:La catégorie de nihilisme telle qu'elle fut pensée à la fin du XIXe siècle anticipait le destin de l'Europe, placé sous le signe de la ÷décadence÷, de l'ère de la technique et du règne de l'argent si bien décrit par Balzac, Thomas Mann ou Zola. Si la révolution nihiliste est associée aux grandes dérives totalitaires (Leo Strauss, Hermann Rauschning...), faut-il alors en conclure que nous devons reprendre cette catégorie à notre compte ÷à l'aveugle÷ et dire que le monde n'a finalement pas changé ? Certes, les fondateurs de cette revue, confrontés qu'ils étaient à la crise des années 1930, à l'aliénation dans le travail, à la quantification des valeurs et aux pressions de la société de consommation n'ont jamais oublié, alors même qu'ils cherchaient vainement une troisième voie (ni capitalisme ni communisme), de lire Nietzsche puis Camus, qui a remis au goût du jour le nihilisme après la Deuxième Guerre mondiale. Mais devons-nous considérer que nous vivons à l'heure du nihilisme, nous qui avons renoué avec la guerre au quotidien et ses barbaries depuis 2001 (terrorisme) et 2003 (Irak/Syrie/Centrafrique... ), nous qui avons pris acte des intempéries à répétition d'un capitalisme financier qui a perdu le sens du réel, nous qui connaissons le délire consumériste exacerbé par les nouvelles technologies, nous qui sommes mis sous pression par les inquiétudes écologiques de la planète et des inégalités croissantes ? Mais alors de quel nihilisme parlons-nous ? Et surtout, comment lui faire face ? Car si parler de ÷notre nihilisme÷, celui de toute notre époque, ne vaut pas adhésion, comment lui répliquer, sans se contenter d'un rappel des bonnes valeurs, ce qui contribue trop souvent à les renforcer, à partir d'une position de surplomb ?
Description:Dossier de 14 articles.
Description matérielle:p.13-184.
ISSN:0014-0759